
04 Oct Médiation et schizophrénie
Médiation et schizophrénie : est-il possible de participer à une médiation familiale lorsqu’au moins une des parties a un diagnostic de schizophrénie ?
La médiation familiale est un espace de dialogue volontaire, confidentiel et assisté par une tierce personne impartiale, qui vise à améliorer la communication et à résoudre les conflits au sein de la famille.
Mais que se passe-t-il lorsqu’une maladie mentale comme la schizophrénie est présente dans ce contexte ? Des questions importantes surgissent : une personne avec ce diagnostic peut-elle demander une médiation ? Et peut-elle être convoquée comme partie dans un processus de médiation familiale en Espagne et en Catalogne ?
Qu’est-ce que la schizophrénie ?
La schizophrénie est un trouble mental grave et chronique, caractérisé par des altérations dans la perception de la réalité (hallucinations, délires), une pensée désorganisée et des difficultés dans l’interaction sociale. Toutes les personnes atteintes de schizophrénie ne présentent pas les mêmes symptômes ni avec la même intensité. Avec un traitement médical approprié et un soutien psychosocial, beaucoup peuvent mener une vie autonome et participer activement à la société.
Capacité juridique et capacité à participer à une médiation
Dans le cadre légal espagnol, après la Loi 8/2021, qui réforme la législation civile et procédurale en matière de handicap, l’incapacité juridique telle qu’elle était entendue auparavant disparaît. Aujourd’hui, toutes les personnes, quelle que soit leur condition de santé mentale, possèdent une capacité juridique dans des conditions d’égalité.
Cela signifie qu’une personne atteinte de schizophrénie peut demander une médiation familiale (c’est-à-dire la solliciter) tant qu’elle est en mesure de comprendre la nature du processus et d’y participer. De la même façon, elle peut être partie convoquée si un autre membre de la famille demande la médiation.
La clé réside dans la capacité d’agir au moment précis : si la personne traverse un épisode aigu qui limite fortement sa compréhension ou sa communication, il ne sera probablement pas opportun d’entamer la médiation avant que la situation se stabilise.
La médiation familiale et les limites de participation
Dans une médiation familiale, le médiateur doit garantir que les deux parties puissent s’exprimer dans des conditions d’égalité. Ainsi, si une personne atteinte de schizophrénie :
- Comprend le processus.
- Peut exprimer sa volonté et ses préférences.
- Souhaite participer librement.
Alors, il n’existe aucun empêchement légal à sa participation.
En revanche, si la maladie limite de manière significative la communication ou la prise de décision à ce moment-là, le médiateur devra évaluer s’il convient de poursuivre, de reporter ou de rechercher d’autres soutiens.
Cadre légal en Espagne et en Catalogne
- En Espagne, la Loi 5/2012 sur la médiation dans les affaires civiles et commerciales établit que la médiation est volontaire et requiert un consentement éclairé.
- En Catalogne, la Loi 1/2001 sur la médiation familiale en Catalogne régule spécifiquement la médiation familiale et exige que les parties participent de manière consciente et libre.
- La Loi 8/2021 introduit le principe de soutiens pour les personnes en situation de handicap, renforçant leur droit à participer à des procédures telles que la médiation.
En pratique, cela signifie qu’une personne atteinte de schizophrénie peut exercer son droit à participer à une médiation familiale, tant qu’elle bénéficie des soutiens nécessaires pour comprendre et décider.
Réflexion finale
La médiation familiale peut être un espace précieux pour améliorer les relations internes, même lorsque l’une des parties vit avec la schizophrénie. Le défi consiste à garantir que la personne participe dans des conditions d’égalité, sans discrimination, mais aussi avec la prudence professionnelle nécessaire pour assurer que le processus soit réellement utile et respectueux de la situation de tous les membres de la famille.
📞 Si vous souhaitez plus d’informations ou si vous avez besoin d’accompagnement dans un processus de médiation familiale :
Daniel Sererols Villalón
Tél. 661.463.306 – ✉️ daniel@mediadorconflictos.com